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JEAN TALON, INTENDANT

travaux considérables, de sorte qu’en peu de temps on vit sur ce domaine des terres en culture et en labour, des prairies, des jardins, toute une florissante exploitation agricole[1]. C’est de cet établissement avec les augmentations qu’il reçut, que Talon disait plus tard dans une lettre au ministre : « Pour contribuer en effet autant que par conseil à l’établissement du Canada, je me suis donné pour exemple par l’achat que j’ai fait d’une terre couverte de bois, hors deux arpents qui se sont trouvés abattus. Je l’ai fait cultiver et augmenter, de manière que je la puis dire une des plus considérables du pays[2]. »

L’exemple et les encouragements de l’intendant Talon ne furent point stériles. De tous côtés on vit s’étendre les défrichements. Le Père LeMercier constatait avec joie cette transformation du pays dans la Relation de 1668 : « Il fait beau, disait-il, voir à présent presque tous les rivages de notre fleuve de St-Laurent habités de nouvelles colonies, qui vont s’étendant sur plus de quatre-vingts lieues de pays le long des bords de cette grande rivière, où l’on voit naître d’espace en espace de

    naient l’emplacement actuel du parc Victoria, et s’étendaient en arrière jusqu’à la hauteur des terrains possédés aujourd’hui par la compagnie d’exposition de Québec.

    Au recensement de 1667, on lit l’entrée suivante, sous la rubrique « Côte de Notre-Dame des Anges » : « Une habitation appartenant à M. Talon, intendant ; Jean Frison, 60 ans ; Nicolas Dené, 25 ; Simon Chevret, 32 ; 30 brebis, 30 arpents en valeur. »

  1. — Précis des Actes de foi et hommage, vol. I : déclaration du 24 mars 1668. (Archives du ministère des terres, mines et pêcheries).
  2. Talon à Colbert, 10 nov. 1670. — Arch. prov. Man. N. F., 1ère série, vol. I.