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JEAN TALON, INTENDANT

joie cette adjonction au clergé canadien. Il nomma M. de Queylus son grand-vicaire, et fit insérer dans la Relation de 1668, une lettre écrite par lui à M. Poitevin, curé de St-Josse à Paris, dans laquelle se trouvaient ces lignes : « La venue de monsieur l’abbé de Queylus avec plusieurs bons ouvriers tirés du séminaire de St-Sulpice, ne nous a pas moins apporté de consolation ; nous les avons tous embrassés in visceribus Christi ; ce qui nous donne une joie plus sensible est la bénédiction de voir notre clergé dans une sainte disposition de travailler tous d’un cœur et d’un même esprit à procurer la gloire de Dieu et le salut des âmes, tant des français que des sauvages. » Dans cette même lettre Mgr  de Laval annonçait qu’il avait autorisé MM. de Fénelon et Trouvé à aller établir une mission pour une peuplade de Goyogouins établis sur les bords de la baie de Kenté, au nord du lac Ontario.

Pendant que les missionnaires s’efforçaient de christianiser les infidèles, Mgr  de Laval, les Jésuites, les Ursulines, les Sœurs de la Congrégation, les Sulpiciens travaillaient à la formation et à l’instruction de la jeunesse canadienne. Le collège des Jésuites, fondé depuis 1635, rendait d’inappréciables services. Dès 1661 Mgr  de Laval disait que l’éducation et la pension y étaient sur le même pied qu’en France. « On y cultive la musique, elle figure dans toutes les solennités religieuses et profanes. On forme les enfants à la déclamation ; on leur fait jouer des pièces ; ils donnent en public des séances littéraires… Le collège de Québec est au commencement de la seconde moitié du XVIIème siècle, une reproduction, en petit sans doute, mais complète, des collèges de France : classes de lettres, académies,