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DE LA NOUVELLE-FRANCE

des navires. Le 16 mai, il recommandait à Colbert de Terron d’envoyer à Québec des personnes compétentes dans ce métier. « Il faut prendre des mesures, ajoutait-il, pour se mettre en état de construire chaque année au Canada trois ou quatre vaisseaux de guerre[1]. »

Louis XIV prenait une part personnelle à ces préparatifs. Il remettait à Talon quatre lettres de cachet l’autorisant à ordonner à ses capitaines de vaisseau tout ce qu’il jugerait utile, et il écrivait lui-même à M. Colbert de Terron de l’aider en toutes choses. Il donnait aussi à notre intendant plein pouvoir pour faire repasser en France ceux qui ne concourraient pas au bien du service. Enfin il lui permettait d’avance de revenir au bout de deux années.

Le 10 mai, à St-Germain-en-Laye, le roi signa la nouvelle commission de Talon ; et le 17 mai il lui adressa un mémoire succinct de ses intentions. L’intendant recevait instruction de lire toutes les lettres de Colbert à l’évêque de Pétrée, ainsi qu’à MM. de Queylus et autres, pour bien se pénétrer de leur esprit ; de vivre en bonne intelligence avec les autorités ecclésiastiques ; de travailler à l’établissement des Récollets et de favoriser les Sulpiciens, pour modérer l’autorité des Jésuites, de favoriser la construction des vaisseaux ainsi que le commerce avec les îles et la France, etc. Ces instructions étaient beaucoup moins longues et moins détaillées que celles reçues par Talon en 1665. On se rendait compte de l’expérience qu’il avait acquise durant les trois années de sa première intendance.

Le nom des Récollets est venu plus haut se placer

  1. — Colbert à Colbert de Terron, 16 mai 1669. — Ordres du Roi, Vol. 1 — Supplément Richard, p. 239.