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DE LA NOUVELLE-FRANCE

Louis Hennepin, le Père Sixte LeTac, continuèrent cette œuvre malheureuse dans des pages où l’exactitude historique, la charité et la justice étaient également offensées[1]. En écrivant ces lignes, nous accomplissons un bien pénible devoir. Personne ne vénère plus que nous cet illustre ordre franciscain qui a donné tant de saints à l’Église, à qui le Canada doit quelques-uns de ses premiers apôtres, et dont il a été si heureux de

    sion, que quelque chose qu’on leur puisse dire au contraire, ils n’en reviennent pas ».

    Plusieurs Récollets, au mépris de l’autorité épiscopale, persistèrent à exercer dans les paroisses, sans juridiction, les fonctions du ministère sacré. (Lettre de M. Dudouyt, du 26 mai 1682 ; Archives du Séminaire de Québec).

    « Le Père Louis étant arrivé à St-Germain, commença à débiter contre vous, les Jésuites, M. l’intendant, toutes sortes de calomnies et généralement tout ce que M. de Frontenac a coutume de dire et d’écrire. Il publiait un mémoire qui contenait 52 articles ». (Ibid.)

    On peut lire dans Le Tac et Gosselin, comment les Récollets fondèrent leur couvent de la Haute-Ville, malgré l’évêque et en bravant ses défenses. (Gosselin, Vie de Mgr de Laval, vol. II, pp. 95 et suivantes ; Le Tac, pp. 199 et suiv.)

    À lire aussi dans la Vie de Mgr de Laval, l’épisode du Père Adrian, récollet, qui s’obstinait à parler en chaire, malgré les ordres de l’évêque, des différends entre Frontenac et Duchesneau.

    L’affaire du prie-Dieu de M. de Callières, dans lequel les Récollets de Montréal se rangèrent du côté de ce gouverneur contre Mgr de St-Vallier, et foulèrent aux pieds l’interdit prononcé par celui-ci, nous fait voir encore chez eux un fâcheux exemple d’insoumission.

  1. Le premier établissement de la foi, par le P. Chrétien Leclerc ; la Description de la Louisiane, par le P. Louis Hennepin, et l’Histoire chronologique de la Nouvelle-France, par le P. Sixte LeTac.