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JEAN TALON, INTENDANT

captifs, sous peine d’être traités comme perturbateurs de la paix et ennemis du roi.

Le conseil terminé, Garakonthié demanda le baptême, qu’il désirait depuis longtemps, et dont il était digne par la régularité de sa vie. Mgr de Laval lui administra lui-même ce sacrement avec beaucoup de solennité. Le gouverneur fut parrain et mademoiselle de Bouteroue marraine du néophyte, qui fut aussi confirmé le même jour. Une nombreuse assistance remplissait la cathédrale : on y remarquait des Hurons, des Algonquins, des Outaouais, des Mahingans, des Agniers, des Onneyouts, des Onnontagués, des Tsonnontouans et des Tionnontatés. Après la cérémonie, le nouveau chrétien fut conduit au château. Les soldats de la garnison firent la haie pour le recevoir, et il fut salué par une décharge d’artillerie et de mousqueterie. Le tout se termina par un somptueux festin donné par le gouverneur [1].

L’intendant Talon arriva quelques jours après ces événements. Et quoique les grands conseils tenus à Québec eussent amélioré la situation, elle ne lui parut pas encore entièrement rassurante, car le 10 octobre il écrivait au roi : « Si les Iroquois, devenus plus insolents par la retraite des troupes qui furent rappelées lorsque je passai en France, ne deviennent pas plus souples par le retour de celles que Sa Majesté a fait repasser cette année, il y a lieu de soupçonner quelque infraction de leur part à la paix, ce qui fait dire que, comme les trois entreprises de fabriquer des vaisseaux, faire du goudron et exploiter les mines de fer, paraissent importantes, de même que la formation de la colonie qui se

  1. — Relation de 1670, pp. 3 à 6.