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DE LA NOUVELLE-FRANCE

vité exploratrice et commerciale : tel sera le programme suivi par lui, de 1670 à 1672.

Dès le 10 octobre 1670, il écrit au roi : « Depuis mon arrivée, j’ai fait partir des gens de résolution qui promettent de percer plus avant qu’on a jamais fait, les uns à l’ouest et au nord-ouest du Canada, et les autres au sud-ouest et au sud ; tous ces aventuriers doivent faire des journaux et répondre à leur retour aux instructions que je leur ai données par écrit ; en tous lieux ils doivent prendre possession, arborer les armes du roi et dresser des procès-verbaux pour servir de titres ; peut-être que Sa Majesté n’aura de leurs nouvelles que dans deux ans d’ici et lorsque je retournerai en France[1]. » Dans son « addition au présent mémoire »[2], datée du 10 novembre 1670, Talon ajoute : « Ce pays est disposé de telle sorte que par le fleuve on peut remonter partout à la faveur des lacs qui portent à la source vers l’ouest et des rivières qui dégorgent dans lui par ses côtés, ouvrant le chemin au nord et au sud. C’est par ce même fleuve qu’on peut espérer de trouver quelque jour l’ouverture au Mexique, et c’est aux premières de ces découvertes que nous avons envoyé, M. de Courcelle et moi, le sieur de La Salle, qui a bien de la chaleur pour ces entreprises, tandis que sur un autre endroit j’ai fait partir le sieur de Saint-Lusson, pour pousser vers l’ouest tant qu’il trouvera de quoi subsister, avec ordre de rechercher soigneusement s’il y a par lacs ou rivières quelque communication avec la mer du sud qui sépare ce continent de la Chine ; après cependant qu’il

  1. — Arch. féd., Canada, corr. gén., vol. III.
  2. Ibid.