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CHAPITRE II


État de la France en 1665. — Louis XIV règne et gouverne. — Colbert et Fouquet. — Les malversations de celui-ci sont démasquées. — La chambre de justice. — Le roi investit Colbert d’une immense juridiction. — Cet illustre ministre réforme l’administration et réalise de merveilleux progrès. — La situation de la France est prospère. — Louis XIV et Colbert tournent leurs regards vers le Canada, qui agonise. — La mission de Pierre Boucher. — L’épître du Père Le Jeune. — Un changement de régime. — Le roi se fait rétrocéder par les Cent-Associés le domaine et le gouvernement du Canada. — Il promet des secours. — Le conflit avec Rome et la campagne de Hongrie en retardent l’envoi. — La nomination, les fautes et la révocation de M. de Mésy. — La mission de M. de Tracy. — MM. de Courcelle et Talon sont nommés gouverneur et intendant. — Louis XIV envoie un régiment. — Un cri de gratitude.


En 1665, au moment où Jean Talon était nommé intendant de la Nouvelle-France, notre ancienne mère-patrie traversait une période prospère et glorieuse. Mazarin, décédé le 9 mars 1661, avait eu la satisfaction de terminer, avant de mourir, son œuvre de pacification intérieure et extérieure. Les traités d’Osnabrück, de Munster et des Pyrénées, signés après une longue série de victoires[1]assuraient à la France une situation prépondérante dans les affaires européennes. Louis XIV,

  1. — Traités de Munster et d’Osnabrück, avec l’Allemagne, 1648 ; traité des Pyrénées avec l’Espagne, 1659.