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JEAN TALON, INTENDANT

heureuses dans la culture des mines de fer de Canada… Le sieur de la Potardière y retournera après avoir fait l’épreuve de la mine de fer qu’il a apportée, et lorsqu’il y sera arrivé, le soin que vous devez principalement avoir est de faire en sorte que, aussitôt que cette mine sera établie, elle subsiste par elle-même ; dans les suites, si l’on trouve qu’elle soit aussi bonne que nous l’espérons, l’on pourra y faire passer des ouvriers pour la fonte des canons[1]. » Malgré ces apparences favorables, les choses en restèrent là. Au début de son administration, Frontenac s’occupa, lui aussi, de ces mines de fer. Mais soixante ans s’écoulèrent avant que des forges fussent établies au Canada. Ce fut au dix-huitième siècle, sous l’intendance de M. Hocquart, que cette exploitation fut commencée sur les bords du Saint-Maurice.

Le commerce avec les Antilles, auquel Talon attachait une si grande importance, ne l’empêchait pas de tourner ses regards du côté de la Nouvelle-Angleterre. Il fit des démarches auprès des marchands de Boston pour les déterminer à entrer en relations d’échange avec le Canada. La France et l’Angleterre étaient en paix ; Louis XIV et Colbert approuvèrent la proposition de Talon « de lier une bonne et étroite correspondance avec les Anglais et d’entrer en quelque commerce avec eux pour les choses qui seraient mutuellement nécessaires aux deux colonies[2]. » Dans un mémoire écrit après son retour en France, Talon disait : « Sa Majesté a désiré l’ouverture du commerce avec les Anglais de

  1. Colbert à Talon, 11 février 1671. — Lettres, Instructions, etc., 3, II, p. 516.
  2. Lettres, Instructions, etc., 3, II, p. 514.