Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/476

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
465
DE LA NOUVELLE-FRANCE

survivancier. En 1681, il est désigné comme tel dans les registres du Conseil Souverain, à propos d’une assignation à Philippe Gaultier de Comporté, dont nous reparlerons. Et il l’est également dans un acte du 9 novembre 1682, par lequel Madame Perrot, sa procuratrice, vendait sa maison de la côte de la Montagne à M. François Provost, major de Québec.

Pour donner à nos lecteurs une idée de l’importance, de la valeur et de la dignité de cet office, nous mentionnerons le fait que Louis XIV y nomma, en 1698, M. François de Callières, l’un des plénipotentiaires du traité de Ryswick, en récompense des services rendus par lui dans les négociations de la paix entre la France, d’une part, et, de l’autre, l’Empire, l’Angleterre, la Hollande et la Suède[1]. On lit à ce sujet dans le journal de Dangeau : « Le roi donna à M. de Callières, un de ses plénipotentiaires à Ryswick, et le premier par qui les négociations de la paix ont commencé, la charge de secrétaire du cabinet qui vaquait depuis longtemps par la mort de M. Bergeret. Sur cette charge M. de Callières donnera cinquante mille livres à M. de Crécy et quinze mille livres à l’abbé Morel, qui lui étaient dues par feu M. Bergeret, et le roi donne à M. de Callières un brevet de retenue de vingt mille écus[2]. »

Capitaine du château de Mariemont, premier valet de garde-robe, secrétaire du cabinet, doublement attaché à la personne du souverain, Talon occupait une situation considérable et très en vue à la cour de Louis XIV.

  1. — Le traité de Ryswick fut signé le 20 septembre 1697.
  2. — François de Callières était le frère d’Hector de Callières, gouverneur du Canada de 1699 à 1703 ; il devint membre de l’Académie française.