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DE LA NOUVELLE-FRANCE

de 1665. Le roi le chargea, conjointement avec MM. de Courcelle et Talon, de faire le procès de M. de Mésy, de réorganiser le Conseil Souverain, en un mot de rétablir l’ordre. En même temps il devait recevoir un régiment de bonnes troupes pour aller faire la guerre aux iroquois.

L’effroyable crise que traversait le Canada depuis quinze ans était terminée. Un long soupir de soulagement s’échappa de toutes les poitrines canadiennes. Un cri de gratitude et d’allégresse salua le jour nouveau qui se levait pour la petite colonie française des bords du Saint-Laurent[1].



  1. — Écoutez le Père LeMercier dans l’avant-propos de la Relation de 1665 : « Jamais, » s’écrie-t-il, « la Nouvelle-France ne cessera de bénir notre grand monarque d’avoir entrepris de lui rendre la vie et de la tirer des feux des Iroquois. Il y a tantôt quarante ans que nous soupirons après ce bonheur. Nos larmes ont enfin passé la mer, et nos plaintes ont touché le cœur de Sa Majesté qui va faire un royaume de notre barbarie, et changer nos forêts en villes et nos déserts en provinces. »