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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/80

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CHAPITRE IV


La traversée de l’Océan au XVIIème siècle. — Cent dix-sept jours sur mer. — Arrivée de Talon à Québec. — Les renforts accueillis avec joie. — Le régiment de Carignan. — Un triumvirat : Tracy, Courcelle, Talon. — Talon à l’Hôtel-Dieu. — Québec en 1665. — Basse ville et haute ville. — Petit nombre de maisons. — Les communautés. — Les églises — Le personnel ecclésiastique. — Le Conseil Souverain. — Les notables. — Le monde commercial. — Une France au berceau. — Intronisation officielle des nouveaux administrateurs.


Au dix-septième siècle, on ne traversait pas l’Atlantique en six jours comme on le fait aujourd’hui, grâce aux magnifiques paquebots qui joignent à la rapidité du déplacement le plus large confort et un luxe vraiment princier. Le voyage de France au Canada était alors une rude entreprise. Le Saint-Sébastien, qui portait MM. de Courcelle[1] et Talon, fut cent dix-sept jours sur mer[2], à compter de l’embarquement. Ce navire était petit, fort encombré, chargé de monde, et il y eut beaucoup de maladie à bord. Après avoir touché

  1. Dans nos histoires du Canada ce nom est généralement écrit avec un s ; « Courcelles ». Mais nous suivons ici M. de Courcelle lui-même, qui écrivait son nom sans s, comme on peut le constater dans les plumitifs originaux du Conseil Souverain.
  2. Lettre de Talon à Colbert, 4 octobre 1665. — Archives provinciales : Manuscrits relatifs à l’histoire de la Nouvelle-France, 1ère série, vol. I.