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DE LA NOUVELLE-FRANCE

sage et la liberté du commerce, que pour servir de magasin aux troupes et de retraites aux soldats malades et aux blessés. Pour cet effet on a choisi trois postes avantageux. Le premier à l’embouchure de la rivière des Iroquois. Le second, dix-sept lieues plus haut, au pied d’un courant d’eau que l’on appelle le Sault de Richelieu. Le troisième environ trois lieues plus haut que ce courant[1]. » Ces trois forts furent construits de la fin de juillet au 15 octobre ; le premier, sous la direction du capitaine de Sorel, dont il finit par prendre le nom, après avoir porté celui de Richelieu ; le second, sous la direction du capitaine de Chambly, dont le nom lui fut également donné[2] ; et le troisième par le colonel de Salières lui-même, qui, malgré son âge et l’intempérie de la saison, montra et inspira une telle activité, que les travaux furent terminés dans la première quinzaine d’octobre, le jour de la Sainte-Thérèse, d’où le fort tira son nom. L’année suivante on en construisit deux autres, l’un qu’on appela Saint-Jean, à quelques lieues du fort Sainte-Thérèse, devant un rapide de la rivière Richelieu, l’autre, qu’on appela Sainte-Anne, sur une île, au commencement du lac Champlain,

Durant le cours de ces travaux, M. de Courcelle alla

  1. Relations des Jésuites, 1665, pp. 7 et 10, éd. can.
  2. — Commencé dans la semaine de la Saint-Louis, ce fort porta d’abord le nom de ce saint ; il prit celui de M. de Chambly quand ce gentilhomme en reçut la concession subséquemment. La Relation de 1665 a interverti les rôles entre MM. de Sorel et de Chambly. Mais les plans originaux de ces forts indiquent positivement que M. de Sorel construisit le premier, et M. de Chambly le second. Le fort de Sorel fut bâti sur les ruines de l’ancien fort Richelieu, érigé par Montmagny.