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et les coutumes actuelles des tribus noires devant se modifier sans cesse au contact de notre civilisation, nous-mêmes finirions bientôt par n’en plus rien savoir.

C’est pourquoi il est intéressant de recueillir dès maintenant toutes les notions possibles sur l’état actuel des sociétés africaines : ce seront des documents précieux pour l’histoire de tant de peuples et pour l’histoire de la civilisation dans le continent noir.

Certes, chacun de nos voyageurs a bien apporté sa contribution à cette réserve de renseignements : mais tous les voyageurs n’ont pas observé, n’ont pas vu avec le même soin, avec la même intelligence des hommes et des choses de l’Afrique. Les missions, le plus souvent, ont un but exclusivement politique ou commercial qui doit rester la principale préoccupation du voyageur ; de sorte que les descriptions ethnographiques dans beaucoup de récits restent au second plan, ou bien sont noyées dans une foule d’autres renseignements où l’on ne les retrouve pas sans quelque difficulté.

On a dit souvent que les noirs de l’Afrique sont de grands enfants : c’est vrai : mais ils ne laissent pas d’être beaucoup plus compliqués qu’on ne le