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boisée, sur la pointe d’un promontoire qui étrangle le fleuve.

En face, le poste belge occupe une situation semblable.

Sur la grève sablonneuse, Belges et Français ont construit en alignements des paillottes qu’ils abandonnent en hâte lors de la montée des eaux.

Le point parut tout d’abord important. Des deux côtés, on mit beaucoup de rivalité à l’occuper ; on se disputa jusqu’aux rochers des rapides. Puis ce beau feu se ralentit : on s’aperçut que l’endroit n’avait qu’une importance apparente.

Des rochers en rendent par moments l’accès difficile et même impossible aux vapeurs. Les inondations visitent des postes que la nature du terrain empêche de porter plus haut. Il n’y a pas de village aux environs ; les Belges ayant molesté les indigènes, ceux-ci se sont éloignés et l’approvisionnement des postes est difficile.

Bangui est la résidence d’un administrateur français ; sa circonscription s’étend du confluent de l’Oubangui jusqu’à M Bomou. Pour surveiller ces mille kilomètres de fleuve, il n’a pas même une chaloupe à vapeur ; pour les administrer, il dispose de deux Européens et de trente noirs.