Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Certainement, si on les laissait faire, des Européens s’établiraient sur différents points des rives, à leurs risques et périls ; mais les autorisations s’obtiennent difficilement et les fonctionnaires mesurent la terre avec une parcimonie toute européenne.

À Liranga, la maison hollandaise a obtenu trente mètres de rive ; or son extension dans l’intérieur étant limitée par le marais boisé impénétrable, il lui est impossible de cultiver le grain nécessaire à la nourriture de ses travailleurs : elle vit précairement d’un maigre trafic avec les indigènes.

Les Pères du Saint-Esprit sont dans le même cas, et un chef de poste a paru scandalisé de la demande qu’ils osaient faire d’une augmentation de concession de quarante mètres pour développer leurs cultures.

Ici la terre est sans possesseur, sans valeur et on la donne par mètres à des gens sérieux qui veulent la travailler, tandis qu’en Algérie où la terre avait ses maîtres et sa valeur, on a vu donner des concessions de milliers d’hectares à des particuliers ou à des Sociétés qui n’ont jamais exécuté