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reposant sur ses cuisses, elle tresse ses cheveux qu’elle parsème de perles.

Manger du chien, a dit un grand voyageur allemand, est le commencement du cannibalisme.

La femme du Haut-Oubangui ne mange pas de chien ; aussi, malgré ses dents aiguës ne mange-t-elle pas de chair humaine. Homme et chien n’alimentent que la cuisine des hommes libres : tout au plus la femme aide-t-elle à la préparation du festin, et encore… La cuisine est si simplifiée que bien souvent elle n’a pas à y mettre la main.

S’il existait un concours de beauté au centre du continent noir, le prix reviendrait sans conteste à la femme Banzirie. Le maniement de la pagaie a développé ses bras et sa poitrine. Son buste aux reins bien cambrés repose sur des hanches larges aux ondulations gracieuses. Son port élégant et digne, sa démarche légère, la souplesse de ses mouvements ne sont point déparés, comme chez tant de femmes noires, par le masque hideux des traits du visage.

La femme Banzirie est jolie : de grands yeux très doux, très profonds éclairent son visage qu’anime un sourire fin, un peu railleur.

Elle vit complètement nue jusqu’à son mariage,