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nombreux rapides qui coupent cette rivière la rendent peu navigable au-dessus des Langouassis. C’est donc une voie de pénétration de peu d’importance et le commerce ne pourra guère utiliser son cours, car les Togbos ne sont pas navigateurs. Ils n’ont pas de pirogues et ne songent même pas aux facilités que des embarcations légères leur procureraient tant pour la pêche que pour la traversée de la rivière.

Il est vrai que s’ils ne savent pas tailler des embarcations, ils excellent dans l’art de construire des ponts. D’une branche d’arbre qui s’avance vers le milieu de la rivière, ils jettent une liane à la branche la plus proche d’un gros arbre de l’autre rive.

Autour de cette première liane, de longues perches viendront se grouper et seront solidement liées les unes aux autres par des cordes, de façon à faire un faisceau uniforme, résistant et large d’un pied : ce sera la chaussée du pont. Des haubans de liane, partant des cimes des arbres, seront solidement fixés à ce premier ouvrage pour en assurer la solidité ; puis des baguettes de bois d’un mètre de haut seront attachées des deux côtés, et, bien reliées entre elles, bien soutenues