Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/76

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par les haubans, elles formeront les garde-fous. Il faut donc, pour traverser la rivière sur un de ces ponts, se hisser d’abord dans l’arbre qui le soutient, puis s’engager sur le pont branlant qui descend jusqu’à 1m50 de l’eau, pour remonter fort haut dans l’arbre de l’autre rive, d’où l’on peut gagner la terre.

Les Togbos reçoivent quelquefois la visite d’étrangers qui viennent des régions situées plus au nord : Ngapous ou Tourgous ; certains portent turban et même gandoura ou boubou soudanien ; d’autres sont nus comme les gens du pays ; mais on les distingue soit par la différence de type, soit par les longues scènes de reconnaissance aux serrements de mains prolongés, compliments, tapes amicales sur les épaules : tous signes démonstratifs de reconnaissance entre amis. Ils viennent aux informations, regardent les cours du marché, achètent des poules, de la farine, des hommes et de l’ivoire. Les Togbos disent en avoir vu avec des fusils à deux coups. Cet accoutrement et ces armes prouvent que les musulmans circulent pacifiquement dans ces pays.