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CHEZ LES NDRYS


En quittant la vallée de la Kémo pour se diriger vers le lac Tchad, on a la notion de ce que sera le pays jusqu’au grand fleuve du bassin central, ondulé, coupé de rivières et de marais, semé de villages peu denses, aux maisons rondes clairsemées.

La marche de toute colonne d’exploration est fort lente et se fait à la file indienne. Le passage d’un ruisseau ou d’un petit marais est un problème parfois très cornpliqué à résoudre. L’orientation est dès lors difficile, les coteaux étant trop peu élevés pour permettre de prendre vue sur les montagnes laissées au sud. L’horizon est trop court, comme disent les marins, et jusqu’à l’entrée dans l’Adamaoua, il n’est guère possible de trouver un point culminant d’où la vue, embrassant le pays, puisse saisir l’ensemble de sa structure orographique.

À deux jours de marche de la Kémo, on rencontre le gros village de Yatagoua qui contient trente cases. Puis s’étendent un vaste plateau