Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est le Jacquet, si fort en honneur chez nos mastroquets.

On découvre alors les dés, et les gagnants ramassent leur bénéfice. C’est moins expéditif que les petits chevaux ou le trente-et-un, les perles glissent moins vite sur le sol humide que l’or sur le tapis vert ; mais, comme dans nos maisons de jeu, la passion altère les visages, les perdants font grise mine, et les grecs se gaudissent.

En été, l’atmosphère, en ces régions, contient en suspension une quantité considérable de vapeur d’eau. Engourdis par la fraîcheur du matin, d’autant plus sensibles aux changements de température, qu’ils sont nus, les gens se lèvent tard, ne sortent qu’après le lever du soleil et restent longtemps groupés silencieusement, en des attitudes frileuses, en fumant la pipe sous la tiédeur de ses rayons.

De mars à novembre, il n’est guère de jours et presque pas de nuits où il ne tombe des pluies torrentielles. Tous les ravins sont changés en rivières, tous les creux en lacs, toutes les plaines en marais. Entre deux averses, le soleil resplendit lumineux et brûlant ; l’évaporation intense qu’il détermine sur cette immense région couverte