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d’eau, forme des nuages épais qui bientôt se résoudront en pluies ou en rosées considérables. Au matin, les hautes herbes, dans lesquelles le voyageur disparaît, sont tellement humides qu’en peu d’instants les vêtements les plus imperméables sont traversés. Quand les naturels sont forcés de voyager dans la prairie, avant que le soleil n’ait bu la rosée, ils se protègent le corps contre cette douche matinale et froide par de grands tabliers de cuir ou de joncs nattés. Les chefs font leur tablier de peau de léopard, animal fort commun dans le pays. Les Ndrys sont fort avides d’étoffes qu’ils appellent Robba ou Loba.

Le pays s’élève graduellement et se creuse de vallées profondément encaissées dans lesquelles s’épanouit une flore remarquable. Des arbres aux troncs lisses, blancs, énormes, s’élèvent, comme des colonnes d’argent massif, jusqu’au-dessus de la futaie et déploient, dans toute la majesté de leur développement, leurs immenses panaches. Le sous-bois est couvert de lianes de toutes espèces, parmi lesquelles se font remarquer la vigne, le caoutchouc, la vanille.

Ces fonds boisés où la végétation se développe avec une intensité extrême, contrastent singuliè-