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Page:Chapman - Le Lauréat (critique des œuvres de M. Louis Fréchette), 1894.djvu/12

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xiii
INTRODUCTION

Ne trouvant pas ce nom qui fut aimé de nous.
Ne sauront pour prier où poser les genoux.[1]

Il a été souvent question de réparer ce que des patriotes appellent l’ingratitude de la patrie envers le chantre de nos gloires nationales et de rapporter ici ses os.

Qu’est-ce qui a empêché l’exécution de ce projet ?

Peut-être a-t-on songé qu’il valait mieux laisser dormir en paix les restes de cet infortuné qui avait été forcé de fuir le sol natal, dont la vie avait toujours été si tourmentée, et dont le nom aujourd’hui — comme une étoile après une longue éclipse — rayonne si brillamment à travers les ombres de l’isolement qui cachent à nos yeux son tombeau.

Et puis, la terre hospitalière de France, la terre des grands cœurs et des grands dévouements, la terre par excellence des savants, des philosophes, des artistes et des poètes, la terre des héros dont les hauts faits lui ont inspiré ses plus beaux chants, cette terre doit, il me semble, garder dans son sein les restes de l’un des plus illustres enfants de la race française qu’ait produits l’Amérique et le dernier rejeton d’une famille désormais éteinte sur ce continent.

Quelques amis des lettres ont aussi parlé d’élever un monument au barde québecquois.

Sans doute, une telle idée fait honneur à ceux qui ont voulu la réaliser.

  1. Alfred de Musset.