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les aspirations


On me couvre parfois de lauriers et de roses,
Le poète divin exalte ma bonté,
Et, malgré ma rudesse et mon obscurité,
J’ai mes jours de triomphe et mes apothéoses.

Et, pendant que, vibrante aux bras du laboureur,
J’ouvre violemment le flanc de la colline,
Pendant que je combats la pierre et la racine,
La nature charmée acclame mon labeur.

Et le soleil de mai fait rutiler le chaume,
Sous les rameaux en fleurs courent de doux frissons,
L’oiseau sur les guérets module ses chansons,
La rivière miroite et le lilas embaume.

Je suis sourde aux clameurs des partis haletants,
Méprisant tout pouvoir comme toute réforme.
La sueur qui m’arrose en perles se transforme,
Pour aller resplendir dans l’éternel printemps.