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sur le Vin.

des hommes, d’ailleurs très-sages, contracter peu-à-peu l’habitude immodérée de cette boisson, et éteindre dans le vin leurs facultés morales et leurs forces physiques.

Narratur et prisci Catonis
Sœpè mero incaluisse virtus.

L’histoire nous a conservé le trait de Venceslas, roi de Bohême et des Romains, qui, étant venu en France pour y négocier un traité avec Charles VI se rendit à Reims, au mois de mai 1397 ; il s’enivroit chaque jour avec le vin de ce pays, et préféra consentir à tout, plutôt que de ne pas se livrer à ces excès. (Observations sur l’agriculture, tom. II, pag. 191.)

La vertu du vin diffère par rapport à l’âge ou vétusté. Le vin récent est flatueux, indigeste et purgatif : Mustum flatuosum et concoctu difficile. Unum in se bonum continet, quòd alvum emolliat. Vinum rarum infrigidat. — Mustum crassi succi est et frigidi.

Les anciens confondoient ces mots, mustum, et novum vinum. Ovide nous dit : qui nova musta bibant. Undè virgo musta dicta est pro intacta et novella.

Il n’y a que les vins légers qu’on puisse boire avant qu’ils aient vieilli. Nous en avons donné la raison dans les chapitres précédans. Les Romains,