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Essai

ainsi que nous l’avons observé, pratiquoient cet usage, et ils buvoient de suite vinum Gauranum et Albanum, et quæ in Sabinis et in Tuscis nascuntur, et Amineum quod circa Neapolim vicinis collibus gignitur.

Les vins nouveaux sont très-peu nourissans, sur-tout ceux qui sont aqueux et point sucrés : corpori alimentum subgerunt paucissimum, a dit Galien.

Ces mêmes vins déterminent aisément l’ivresse, ce qui tient à la quantité d’acide carbonique dont ils sont chargés. Cet acide, en se dégageant de cette boisson par la température de l’estomac, éteint l’irritabilité des organes, et jette dans la stupeur.

Les vins vieux sont en général toniques et très-sains ; ils conviennent aux estomacs débiles, aux vieillards, et dans tous les cas où il faut donner de la force. Ils nourrissent peu, parce qu’ils sont dépouillés de leurs principes vraiment nutritifs, et ne contiennent presque pas d’autres principes que de l’alkool.

C’est de ce vin que parle le poëte, lorsqu’il dit :

…………Generosum et lene require,
Quod curas abigat, quod cum spe divite manet
In venas animunque meum, quod verba ministret,
Quod me, Lucane, juvenem commendet amicce
.

Les vins gras et épais sont les plus nutritifs : Pinguia sanguinem augent et nutriunt. Galien.