Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/285

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peut envisager les traités de commerce, c’est qu’à peine sont-ils mis à exécution que l’une des parties contractantes s’aperçoit qu’elle a été lésée ; dès lors elle tâche d’éluder l’exécution du traité, et les deux nations finissent toujours par s’engager dans une guerre.

L’Empereur avait une prédilection marquée pour la fabrique de Lyon. Il y prenait le plus vif intérêt, et lorsque les événements ralentissaient cette précieuse branche de notre industrie, il ne négligeait rien pour venir à son secours. On l’a vu, dans les époques de crise, forcer les vaisseaux qui abordaient dans un port, à prendre un quart en tissus de Lyon pour leur chargement en retour.

Pendant une année où le commerce et l’industrie étaient dans une stagnation complète, il était alarmé de l’oisiveté à laquelle étaient condamnés les ouvriers, surtout ceux du faubourg Saint-Antoine et de Lyon. Il m’envoya chercher et me dit :

« L’ouvrier manque de travail, il est alors à la merci de tous les intrigants ; on peut le