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peut trouver la raison de cet étonnant contraste, dans la composition de cette assemblée, extraordinaire jusque dans ses élémens. À côté de quelques hommes de sang, qui ne respiroient que ruine et destruction, siégeaient des philosophes[1] dont la pensée se fixait toute entière sur les arts, et qui profitaient avec adresse, souvent avec courage, des intervalles que laissaient les discussions orageuses, pour proposer, ou la conservation de quelques monumens des arts, ou l’établissement de quelque école d’instruction. C’est ainsi qu’on a conservé le dépôt précieux des arts et métiers ; qu’on a formé le plus bel établissement de musique qui existe en Europe ; qu’on a rétabli les écoles de médecine ; créé une école normale ; conçu et exécuté le vaste plan de l’école polytechnique ; accordé un asyle et les secours de l’instruction aux sourds-muets ; ouvert des leçons publiques à la Bibliothèque nationale pour l’enseignement des langues orientales ; établi deux écoles d’économie rurale ; organisé, sous le titre d’écoles de services publics, un enseignement complet

  1. Cambacérès, Grégoire, Daunou, Siéyes, Fourcroy, Guyton, &c.