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ment du corps social tous les droits que lui donne le contrat d’association.

En partant de ces principes, l’instruction doit être très-inégale ; car tous les états de la société n’en ont pas un égal besoin : il en est, et c’est le plus grand nombre, où la société ne réclame que l’emploi des forces physiques. Le Gouvernement ne doit donc, dans ce cas-ci, que l’instruction commune ou générale ; et, au sortir des premières écoles, les jeunes gens qui se destinent à des professions mécaniques, doivent rentrer dans la maison ou dans les ateliers de leurs pères, pour s’y former de bonne heure à la pratique des métiers qui doivent assurer leur subsistance. Il est à la fois de l’intérêt, de l’État et de celui de l’individu de borner là son éducation : ce principe n’a pas besoin de développement.

Mais, comme le corps humain n’est pas tout composé de bras, le corps social ne saurait être uniquement formé d’artisans ou de laboureurs. Il y existe plusieurs professions qu’on ne peut bien exercer qu’à l’aide de connaissances plus ou moins étendues : il serait tout aussi impolitique de ne pas s’occuper de fournir à ces derniers des moyens d’instruction convenables, que d’appeler à