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de ses élèves, ne s’intéresse plus également ni à leur nombre ni à leurs progrès : il est en cela bien différent de celui dont les émolumens doivent être fournis par les élèves ; car dès-lors il n’a de ressource que dans leur nombre, qu’il sait devoir être proportionné à la bonté de ses leçons et à l’exactitude qu’il met à remplir ses devoirs. D’ailleurs, l’expérience nous a appris, et Smith rapporte d’après elle, que les meilleures écoles spéciales de l’Europe sont celles où le professeur reçoit, par la contribution des élèves, la majeure partie de son traitement.

Nous croyons cependant devoir borner cette manière de faire salarier les professeurs par les élèves, à celles des écoles spéciales qui enseignent une profession lucrative, et donnent le pouvoir exclusif de la pratiquer : telles sont celles de législation et de médecine. Quant aux autres, les unes ne tendent qu’à perfectionner les sciences dont elles s’occupent, ou à former ce qu’on appelle des amateurs ; elles n’offrent aucune perspective de fortune ; elles ne présentent à l’élève qu’une occupation digne d’un philosophe, et capable de porter quelques rayons de lumière dans les arts, sans se borner à