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Mais, par une suite de ce principe, chacun a le droit de concourir à la répandre. Tout privilége est odieux par sa nature ; il serait absurde en matière d’instruction : l’autorité n’a que le droit d’exiger de celui qui exerce la profession d’instituteur, les obligations qu’elle impose à tous les citoyens dévoués à une profession quelconque ; elle a sur lui une surveillance qui doit être d’autant plus active, que l’exercice de cette profession intéresse plus essentiellement la morale publique : là se bornent tous les pouvoirs du Gouvernement ; et d’après ces principes incontestables, l’enseignement doit être libre.

Ainsi, il dérive de la nécessité d’assurer l’instruction et de la rendre générale et accessible à tous, que le Gouvernement doit créer par-tout des écoles publiques ; mais il appartient aux droits d’un chacun, d’ouvrir aussi des écoles, et d’y admettre les enfans de tous ceux qui n’auront pas pour l’instituteur public le degré de confiance nécessaire.

De la liberté de l’enseignement doit naître cette rivalité précieuse entre les instituteurs, qui tourne toujours au profit de la morale et de l’instruction. Gloire, intérêt,