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Page:Charavay - Assemblée électorale de Paris, tome 2.djvu/8

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VI ASSEMBLÉE ÉLECTORALE DE PARIS.

15 août, dans le n“ 48, apporte au choix de tes électeurs la plus grande attention. Songe au mal que les mauvais corps électoraux de l’empire, et celui de la Sainte-Chapelle en particulier, t’ont fait. Garde-toi de ce penchant qui te porte à donner plus de confiance à quiconque possède plus de richesses ; défie-toi surtout de ces hommes qui se cachaient au jour de tes périls et qui se montrent depuis ton dernier triomphe. Déjà, dans plusieurs sections de Paris, j’aperçois des modérés qui, le matin du 10 août, tapis dans leurs chambres, t’appelaient brigand, maintenant se rapprocher de toi et s’efforcer de surprendre en grimaçant le patriotisme. Repousse ces intrigants ou ces traîtres, appelle ceux qui t’ont constamment défendu. Donne partout la préférence à celui qui, ayant d’ailleurs un talent recommandable et un patriotisme éprouvé, pourra se glorifier d’être né, comme toi, peu riche et du Tiers état. » Et il terminait par ces mots : « Souffrez que je vous le répète en finissant : c’est du choix de vos électeurs que vont dépendre l’égalité française et la liberté des nations. »

Il revenait sur cette idée, deux jours après, dans le numéro suivant de la Sentinelle : « Citoyens des assemblées primaires, songez que du choix de vos électeurs dépend celui de vos députés, et que ces députés seront chargés des destinées de la France et de l’univers. Repoussez les intrigants ; craignez les nobles, les prêtres, les hommes enrichis par l’ancien régime... » Le n°52, du 21 août, débutait encore par les mêmes réflexions ; et Français, permettez que je vous le répète encore : si, parmi vos électeurs, il ne se trouve, à quelques exceptions près, ni nobles, ni prêtres, ni aucun de ces hommes d’une classe intermédiaire qui, pouvant être citoyens, ont mieux aimé rester bourgeois ; si vous écartez soigneusement les hypocrites modérés connus sous le nom de Feuillants, vous obtiendrez des députés dignes de vous et de votre cause, vous serez libres ; mais si vos premiers choix étaient mauvais, les seconds seraient pires ; une Convention nationale corrompue vous remettrait dans les fers ; l’Europe retomberait esclave avec vous. »