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Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/173

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ET LES JOURS

À ce stage des procédures, l’avocat du parti défait qui a préparé la cause sous le précédent régime est appelé par Migneron, qui redoute de se voir acculé à une défaite humiliante. Il refuse son conseil.

À la fin, le juge s’impatiente et demande à la Couronne comment elle entend procéder. « On nous a remis une cause désespérée, dit Migneron, après avoir consulté Nachand, accouru en toute hâte. Nous n’avons pas de preuve à offrir. »

Massénac bénéficie d’un non-lieu, deux jours après l’ouverture du procès que toute la ville attendait comme un événement extraordinaire. La première surprise passée, le tribun est humilié d’être relégué dans l’ombre. Aussitôt libéré, il court serrer la main de son défenseur et annonce que pour fêter son acquittement, il va donner un grand banquet politique. Nachand et Lavisse ont toutes les peines du monde à lui faire comprendre que son acquittement est basé sur des points techniques et que la Cour ne l’a aucunement exonéré.