Aller au contenu

Page:Chareyre - Traité de la législation relative aux cadavres.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ter de semblables habitudes. Sans doute on peut dire que, le plus souvent, quand il y aura eu crime, l’opinion publique émue ou soupçonneuse avertira l’autorité qui exceptionnellement prendra des mesures ou procédera à des constatations. Mais le soin des criminels, de ceux mêmes qui ont commis des homicides par imprudence n’est-il pas précisément ; de ne pas éveiller les soupçons ? — Et, d’autre part, la visite de l’officier public a d’autres motifs ; nous les avons énumérés. La loi est trop sage pour qu’on se permette de ne pas la respecter.

Une réforme de ces coutumes fâcheuses s’impose : On ne peut songer à obliger les maires à l’accomplissement strict du devoir que leur prescrit la loi : bien peu accepteraient cette fonction en quelque sorte nouvelle et qui n’est pas, en somme, une fonction d’administrateur. Même s’ils l’acceptaient, les mœurs publiques seraient froissées et mettraient des obstacles de toute nature à l’accomplissement de leur mission.

Que faudrait-il donc ? Une chose bien simple : obliger les personnes qui sollicitent un permis d’inhumer à présenter à l’officier de l’état civil un certificat d’un homme de l’art dans, tous les cas où des médecins spéciaux choisis par l’administration ne seraient pas commis à cet effet. Ce certificat dont la forme pourrait être fixée d’une manière générale pour toute la France donnerait en outre des renseignements de statistique du plus haut intérêt[1].

  1. À Paris, actuellement le médecin qui donne le certificat de décès doit remplie une formule imprimée. (V. Maxime Ducamp, Paris, ses organes, ses fonctions, sa vie, t. VI.) « Quand les blancs sont remplis, on peut y lire : les nom et prénoms du décédé, son âge, son lieu de naissance, le jour et l’heure du décès, son adresse, sa profession, l’étage de son appartement, et à quel point cardinal celui-ci est exposé ; on y voit en outre de quelle maladie