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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/315

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n’avois point d’abord songé, vint détruire en un moment tout ce systême, qui commençoit à me plaire beaucoup : c’étoit celle qui se tiroit des hommes qui ont été mutilés ; qui ont perdu la tête, une jambe, un bras, etc. Comment faire ressusciter ces hommes avec des membres que leur germe n’auroit plus ? Comment leur faire retrouver cette tête où je plaçois le siège de la personnalité ?

Il me restoit bien la ressource de supposer, que le germe dont il s’agit renfermoit une autre tête, préparée en vertu de la prescience divine : mais, cette tête auroit logé une autre ame ; elle auroit constitué une autre personne, & il s’agissoit de conserver la personnalité du premier individu.

Je n’hésitai donc pas un instant à abandonner une hypothèse, que je n’aurois pu soutenir qu’à l’aide de suppositions qui auroient choqué plus ou moins la vraisemblance. La nature est si simple dans ses voyes, qu’une hypothèse perd de sa probabilité à proportion qu’elle devient plus compliquée.

Bientôt après, des méditations plus approfondies