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Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/103

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le peuple du pôle

que je me cache, moi ? Est-ce que je me cache ? Ah ! Ah ! Ah ! Qu’ils se montrent donc un peu ! Je les attends… Je me promets de leur faire passer pour longtemps l’envie de nous jouer de vilains tours…

Je crus bon de réfréner légèrement cet enthousiasme :

— Mais, dis donc, le ballon ?… comment comptes-tu le tirer de là ?

Ceintras n’était pas embarrassé pour si peu.

— Le ballon… Ah ! oui !… Eh bien, nous déboulonnerons les amortisseurs, et pffft !… Le ballon délesté fera un petit bond d’un millier de mètres dans l’atmosphère… Qu’ils viennent nous y chercher… Ils pourront garder les amortisseurs en souvenir de nous, ainsi que ma paire de souliers !… Nous en serons quittes pour ne plus atterrir jusqu’à notre retour ou pour n’atterrir qu’avec une extrême prudence… Tiens ! parlons d’autre chose : j’ai faim. Cuisinier, à tes fourneaux !

Le repas fut abondant, bien arrosé et fort gai. Lorsqu’une cause de tristesse ou de peur persiste un peu plus de vingt-quatre heures, il est inévitable qu’une détente se produise dans l’esprit de ceux qui subissent cette tristesse ou cette peur. Nous apportâmes à manger, à boire et à devi-