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Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/105

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CHAPITRE vii

ceintras égare son ombre et sa raison

Nous longeâmes le fleuve sur une distance d’un demi-mille environ. Le silence était si grand que le bruit de nos pas et le clapotement de l’eau semblaient suffire à remplir le ciel.

Quel était ce fleuve ? d’où venait-il ? où allait-il ?… Autant de questions que nous nous posions vaguement et que nous étions, du reste, parfaitement incapables de résoudre. Quand nous regardions derrière nous, il paraissait, là-bas, très loin, après des lieues et des lieues de plaine, sortir de la brume et probablement de la banquise ; en face, à cent mètres en aval, il s’évanouissait derrière une arête de rochers bleuâtres, abrupts et déchiquetés, le seul accident qui rompît la monotonie de l’immensité plate…

Comme si ces rochers avaient abrité les plantes