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le peuple du pôle

frôlant ; je dis « des bêtes » parce que je fus, dans le premier moment, incapable de leur donner un nom plus précis.

Brusquement, d’un coup de crosse, Ceintras en abattit une qui restait encore accrochée à la voûte de la caverne. Elle pouvait avoir vingt centimètres de longueur, sa tête ressemblait à celle d’un serpent, mais la gueule était plus épaisse et plus large ; les ailes étaient constituées par des membranes de couleur verdâtre, et me parurent, pour le reste, analogues à celles de nos chauves-souris.

— C’est un cheiroptère d’espèce inconnue, m’écriai-je.

— Non, répondit simplement Ceintras en palpant l’animal.

— Pourtant, l’aspect général… et ces ailes…

— Ces ailes ne sont nullement des ailes de chauves-souris. Regarde : elles ne sont pas soutenues par les quatre doigts, mais seulement par le doigt extérieur, qui est démesurément allongé ; les autres ne servent à la bête que pour se suspendre… Puis les membres antérieurs sont plus grands, la tête est plus développée, la mâchoire cornée et garnie d’une multitude de dents aiguës… et puis… et puis, ça n’a pas de poil… ni poils ni plumes… Alors…