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le peuple du pôle

— Quoi ?

Sans répondre il fouilla dans ses poches, y prit un couteau, ouvrit fébrilement le corps de l’animal, en sortit le cœur et le coupa.

— C’est bien cela : deux oreillettes et un seul ventricule : un reptile !

— Un reptile qui vole ?

— Certainement, fit-il un peu pâle… Il y en a déjà eu…

— Quand cela ?

— Il y a des milliers et des milliers d’années. Celui-ci appartient à une espèce qu’on croyait disparue, et, si mes souvenirs ne me trompent pas, c’est tout bonnement un ptérodactyle que j’ai entre les mains…

Ce nom scientifique me rappela des souvenirs de collège ; je revis les animaux monstrueux des vieux âges dont les figures, sur les manuels de paléontologie, avaient frappé si fort mon imagination. Et je m’écriai :

— C’est enthousiasmant, c’est magnifique ! Il faut en attraper de vivants et les emporter avec nous.

Ceintras s’était assis sur une pierre. Tenant toujours la bestiole éventrée et sanglante à la main, il regardait droit devant lui, dans le vague. Le bruit de mes paroles le fit sursauter.