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le peuple du pôle

je lui répondis sans préambule :

— Voilà : j’ai vu un des habitants du Pôle, je l’ai vu de tout près, comme je te vois en ce moment…

— Ah ! et alors ?

— Eh bien, ce n’était pas un homme, c’était… c’était…

— Quoi donc ?

— Je ne sais pas te dire… quelque chose de pareil à un grand lézard qui se serait tenu sur ses pattes de derrière…

— C’est bien cela, murmura Ceintras après quelques instants de méditation.

— Comment ? m’écriai-je, « c’est bien cela »… Tu en avais donc aperçu un déjà ?

— Oui, répondit-il. Et si je ne t’ai pas mis au courant, c’est que je ne pensais pas que le moment fût venu d’agir…

— Pourquoi ?

— Pourquoi ? Parce que, — je m’en rendais bien compte, — j’ai été, ces jours-ci, malade, très malade… sans trop en avoir l’air. Et je me méfiais quelque peu des pensées qui pourraient me venir durant cette maladie. C’est fini, je vais bien, tout à fait bien…

— Mon pauvre ami ! dis-je en lui prenant affectueusement les mains… Mais, à présent, que faire ?