Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
153
le peuple du pôle

pareils aux poissons du fleuve ou aux oiseaux des bosquets : ils construisent comme nous des machines et leur voix semble exprimer des pensées… »

— C’est entendu, interrompit Ceintras en haussant les épaules, je te confie le rôle d’interprète… Mais pour le moment, essayons de nous approcher d’eux.

Nous sortîmes lentement de notre cachette. Un monstre nous aperçut presque aussitôt et poussa un cri d’alarme. Une vive émotion parut régner au milieu de leur troupe ; Ceintras et moi, décidés à en finir, continuâmes à nous avancer en évitant tout mouvement trop brusque. Nous ressemblions aux enfants qui guettent les papillons et se dirigent vers eux sur la pointe des pieds, en retenant leur souffle. Nous redoutions à chaque instant que l’un des monstres ne donnât le signal d’une débandade éperdue. En vérité, c’eût été pour nous un grand désappointement… Mais, grâce à la prudence avec laquelle nous effectuâmes nos travaux d’approche, tout se passa comme nous le désirions et, un instant plus tard, les habitants du Pôle s’étant contentés de poursuivre leur conversation en nous regardant avec une attention extraordinaire, nous nous trouvâmes au milieu d’eux.

Alors Ceintras, — qui devait avoir préparé de