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Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/158

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le peuple du pôle

longue date cette plaisanterie d’un goût contestable, — s’inclina de l’air le plus aimable du monde et dit :

— Messieurs nos hôtes, bien que vous soyez absolument répugnants et que nous ne nous plaisions guère en votre compagnie, j’ai bien l’honneur de vous saluer.

Leurs chuchotements redoublèrent. À présent ils ne paraissaient pas autrement effrayés ; seuls, les gestes trop vifs qu’il nous arrivait de faire sans y prendre garde provoquaient de temps à autre un brusque frisson dans la petite troupe à peu près alignée devant nous.

— Par où commencer ? demandai-je à Ceintras en me tournant vers lui.

— Dame ! je crois que le mieux est de s’en remettre au hasard… Tiens ! si nous tentions de nous faire suivre par eux jusqu’à la cabine ?

— Je ne vois pas très bien à quoi cela nous avancera.

— Moi non plus. Seulement, je me rappelle que notre habitation d’aventure avait l’air, ces jours-ci, d’exciter leur curiosité. Peut-être se montreront-ils enchantés de notre invitation… Mais comment la leur transmettre ?

Nous cherchâmes les gestes les plus naturellement intelligibles, nous fîmes les signes qui en