Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
161
le peuple du pôle

mais il était sûr que dans quelques instants elle s’ouvrirait pour laisser entrer le chariot ; il était de dimensions assez considérables… Je crois que l’idée de nous y dissimuler surgit en même temps dans l’esprit de Ceintras et le mien.

— Ceintras, murmurai-je, un peu pâle, sans quitter le chariot des yeux…

— Oui, oui, je devine ce que tu vas me dire…

— Eh bien ?

Il me montra du doigt le grouillement argenté des poissons dont beaucoup étaient vivants encore :

— Ça ne te dégoûte pas un peu de t’ensevelir là-dessous ?

— Il est sûr que je préférerais une litière de velours et de soie, mais nos hôtes ont oublié de mettre rien de semblable à notre disposition.

— Piteux appareil pour la réception des premiers ambassadeurs de l’humanité auprès du peuple du Pôle !

— Évidemment, mais le temps nous presse, voici l’aube… Et c’est peut-être une occasion unique.

— Oh ! une occasion unique !…

— Enfin, agis à ta guise. Tu es libre. Moi, je tente l’aventure…

Ceintras, comme c’était à prévoir, céda. Nous