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Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/165

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le peuple du pôle

mais il était sûr que dans quelques instants elle s’ouvrirait pour laisser entrer le chariot ; il était de dimensions assez considérables… Je crois que l’idée de nous y dissimuler surgit en même temps dans l’esprit de Ceintras et le mien.

— Ceintras, murmurai-je, un peu pâle, sans quitter le chariot des yeux…

— Oui, oui, je devine ce que tu vas me dire…

— Eh bien ?

Il me montra du doigt le grouillement argenté des poissons dont beaucoup étaient vivants encore :

— Ça ne te dégoûte pas un peu de t’ensevelir là-dessous ?

— Il est sûr que je préférerais une litière de velours et de soie, mais nos hôtes ont oublié de mettre rien de semblable à notre disposition.

— Piteux appareil pour la réception des premiers ambassadeurs de l’humanité auprès du peuple du Pôle !

— Évidemment, mais le temps nous presse, voici l’aube… Et c’est peut-être une occasion unique.

— Oh ! une occasion unique !…

— Enfin, agis à ta guise. Tu es libre. Moi, je tente l’aventure…

Ceintras, comme c’était à prévoir, céda. Nous