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le peuple du pôle

sant surgissait jusqu’au plafond puis disparaissait presque tout entière, engloutie par un puits rectangulaire aménagé dans le sol. Commandées par cette bielle, une quantité de machines remplissaient mes oreilles de leur multiple bourdonnement. — Nul monstre, à première vue, dans la salle. Cependant, après en avoir fait le tour, nous en découvrîmes deux au sommet d’une tourelle élevée contre la paroi et qui atteignait presque la voûte. Une sorte d’échelle conduisait jusqu’à la plate-forme où ils venaient de nous apparaître. Nous nous enhardissions peu à peu, et, sans même avoir eu besoin de nous concerter, nous allâmes les observer à leur poste.

Quand nous passons dans un village humain, l’image de chaque individu se reflète en nous accompagnée de diverses impressions que traduisent des mots consacrés comme vieux, jeune, laid, joli… Jusqu’ici, en face des habitants du Pôle, nous n’avions pu éprouver rien de semblable. Ils étaient tous également horribles, pareillement vêtus de cuir blanc et à peu près aussi difficiles à distinguer au premier coup d’œil les uns des autres que des chiens de même race dans un chenil. Une fois parvenus au faîte de la tourelle et face à face avec les monstres qui s’y trouvaient, nous eûmes pour la première fois, en considérant