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Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/183

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le peuple du pôle

Quelles ne seraient pas la force et la vitalité d’une nation moralement et matériellement dirigée par des hommes de moins de quarante ans ! On parlera du respect dû aux vieillards ? Le respect consiste-t-il à les laisser remplir avec une incapacité fatale diverses missions dont d’autres s’acquitteraient mieux qu’eux ? Mais on se dit : Cela leur est bien dû et, après tout, les affaires vont leur train tout de même ; laissons-les mourir à leur poste : nul n’en souffrira !

Ainsi la gérontocratie entrave le progrès humain. Est-ce à dire qu’il faudrait logiquement supprimer les vieillards, ou limiter la vie à un certain âge chez les hommes comme au Pôle ? Non, puisque l’humanité possède un domaine vaste et riche qui lui permet de supporter des inutilités sans détriment immédiat pour elle ; il suffirait de généraliser le système des retraites, de le rendre obligatoire au delà d’un âge variant selon les fonctions, et de ne pas accorder à l’impuissance d’autre importance que celle qu’elle mérite. Mais, au Pôle, devant la nécessité de réaliser un maximum d’énergie avec un minimum d’encombrement, il a fallu de bonne heure et probablement de tout temps se résigner à ne laisser personne mourir de vieillesse.

Du reste, la suppression de tel ou tel monstre