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le peuple du pôle

lement avec eux. Peut-être s’étaient-ils vengés par la suite, peut-être aussi l’expédition Andrée avait-elle été anéantie par les maladies et les privations… En tout cas, à présent, nos hôtes semblaient quelque peu rassurés et, si nos relations demeuraient stationnaires, s’ils ne faisaient rien pour les rendre plus étroites, cela devait provenir d’un reste de méfiance.

C’était de cette méfiance qu’il aurait fallu les guérir à tout prix.

Malheureusement, Ceintras ne s’y prêtait en aucune manière. Sa folie ne se manifestait guère plus que par des actes stupides ou déplacés et des entêtements ridicules, mais cela suffisait parfaitement à gâter tout. À partir du moment où nous pénétrâmes dans les souterrains, il devint évident que la force mystérieuse qui provoquait le sommeil magnétique ne s’exerçait plus contre nous, et il en fut de même lorsque nous eûmes repris l’habitude de passer les nuits dans la cabine du ballon ; les monstres avaient sans doute compris que nous possédions un moyen d’éviter le sommeil, leur curiosité, d’autre part, était satisfaite et, ne l’eût-elle pas été, ils osaient sans trop de crainte s’approcher de nous à n’importe$ quel moment. Ceintras n’en continua pas moins, malgré mes supplications, à ingurgiter des