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le peuple du pôle

— Mon pauvre ami, que viens-tu de faire, dis-je doucement à Ceintras. Ils ne voulaient pas te faire de mal, ils s’approchaient pour voir ce qui nous arrivait pour te délivrer peut-être… Mais, de grâce, ne t’agite pas ainsi, tu vas te blesser davantage…

Et m’étant accroupi près de lui, je m’efforçai de le maintenir immobile en attendant qu’il se calmât.

Bientôt nous aperçûmes une trentaine de monstres qui s’avançaient vers nous. Ils portaient des outres de cuir blanc et divers instruments étranges.

— Cette fois, plus de doute : ils veulent nous tuer ! s’écria Ceintras, en se cramponnant à moi.

— Mais non, regarde : ils viennent à notre secours.

Déjà, grouillement affairé, ils circulaient autour de nous et répandaient sur toute la surface de l’aimant un liquide épais et rougeâtre dont les outres étaient pleines… Peu à peu l’adhérence diminua et bientôt Ceintras put facilement dégager son bras ; il avait l’ongle de l’annulaire à peu près arraché et toute la main meurtrie, mais dans sa surprise joyeuse, il ne songea guère à se plaindre. Cependant, à l’aide de leviers métalliques, les monstres relevaient le ballon. Après