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le peuple du pôle

passant, est de l’avis de Dupont une merveille de mécanique, et il se félicite que tout le profit de l’invention ne soit pas définitivement perdu ; il avait en effet, la veille de l’embarquement, obtenu de Ceintras l’autorisation de relever un plan et il me le montra ainsi que quelques photographies du dirigeable prises à l’insu des deux aéronautes.

En revanche, ce qu’il me dit du caractère de ceux-ci bouleversa de fond en comble toutes mes idées. Comme il arrivera sans doute à la plupart de ceux qui liront la relation de J.-L. de Vénasque, je m’étais accoutumé à considérer celui-ci, — uniquement, il faut bien l’avouer, sur la foi de son jugement personnel, — comme un homme plutôt sympathique ; au contraire Ceintras me semblait un être odieux, et il m’avait été absolument nécessaire de le voir par la suite devenir fou pour lui trouver quelque excuse eu moi-même.

J’appris par Dupont que j’avais tort. Ceintras était, certes, d’humeur assez revêche et d’apparence peu commode, mais pourvu que le travail marchât, il se montrait enchanté de ses aides et cherchait même parfois des mots aimables pour le leur dire ; il paraissait avoir de sa valeur, indiscutable du reste, une idée assez haute, mais ne