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le peuple du pôle

— Voilà : je pense au passage où notre héros se dépeint approchant un revolver chargé du front de Ceintras endormi, à ses hésitations devant un meurtre qui lui paraît cependant nécessaire… Songez qu’il déteste cordialement Ceintras dont il doit depuis des mois subir la société… Bref, qui vous dit qu’il ne l’a pas tué ?

Ici M. L. Valenton prit la parole :

— Mon cher ami, puisque, dans votre hypothèse, on n’est fixé sur rien, il est bien clair que vous pouvez mettre en avant tout ce qu’il vous plaira. C’est votre hypothèse même qui me paraît peu nécessaire et surtout très contestable. À mon avis, l’histoire que nous raconte de Vénasque se tient trop d’un bout à l’autre pour avoir été conçue par un fou. Permettez-moi aussi de vous rappeler que de Vénasque n’avait que de très faibles connaissances scientifiques… Et ce pendant avez-vous remarqué avec quelle exactitude frappante il nous décrit, par exemple, un ptérodactyle ?…

— Il n’y a pas d’êtres plus logiques que les fous, répliqua le docteur en souriant ; leurs associations d’idées ne nous paraissent souvent bizarres qu’en raison de l’excessive rigueur avec laquelle ils accomplissent cette opération mentale. Ils trouvent pour aller d’une idée à une autre idée qui nous