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LES FLAGELLANTS

laissais faire à sa guise, et si je prenais un amant qui ferait à la mienne ! C’est ce que j’ai fait. Mieux encore, j’ai prié une amie de présenter mon amant à mon mari ; il est devenu l’ami de la maison. J’ai double bénéfice :il est constamment sous ma main, ensuite, mon mari ne fait rien sans le consulter ; comme mon amant connaît mes goûts, il s’arrange à ce que mon mari les satisfasse ; ne demandant plus rien, mon mari est le plus heureux des hommes, il est persuadé qu’il a vaincu mon caractère et qu’il est resté maître du champ de bataille ; plus de contradiction : oui, toujours oui, et il me prépare sans en douter,pour que mon amant me finisse.

Les contraires sont coexistants, intangibles et inanalysables, le cœur humain est « comme une île escarpée et sans bords », a écrit le poète ; mais à poète, poète et demi, un autre a répondu : « Mais on y peut rentrer quand on en est dehors. »

Deux preuves bien curieuses à l’appui ; elles prouvent que le rang, la richesse, l’éducation, les milieux ambiants dans lesquels ces deux femmes avaient été élevées, devaient les protéger contre des entraînements funestes et mettre un frein aux emportements de leurs passions.

La princesse de Chimay était jeune et belle, riche, adulée, recherchée dans la haute aristocratie ; elle avait l’honneur de porter un nom glo-