Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
LES FLAGELLANTS

indiens, le Robert Houdin de l’époque, et ce n’est pas à toi, de me parler de vertu.

– Si je suis une putain, tu n’es qu’un vulgaire maquereau, au moins, moi, je fais payer ma carcasse plus cher que du beurre, et je vaux mieux que ta Sainte Madeleine qui s’est prostituée à l’œil à un batelier.

— Tais-toi, cria-t-il, et il lui déroula tout un chapelet d’injures, dans le plus pur argot de la place Maub.

– Je vaux mieux que toi, vieux cochon, que toi qui es chargé de prêcher la morale et qui trompe les imbéciles en leur faisant croire que ta vieille bête de bon Dieu dirige le monde.

Après ce débordement d’ordures, un silence de cinq minutes se fit.

Elle passa dans une pièce voisine, se rhabilla, puis s’en alla.

Alors, le prince relevait sa soutane, se flagellait avec un fort martinet jusqu’au sang, puis tombait à genoux devant son christ, en murmurant doucement : « Mon Dieu, pardonnez-moi ! » Chose surprenante, M… P…, cette irrégulière de l’amour, n’est pas, comme la plupart de ses pareilles, morte pauvre.

Après avoir aimé les hommes et les femmes, elle laissa quelques rentes à ses parents, et sa maison